Comédienne

jeudi 26 mai 2016

Chronique du 26 mai 2016: Retour sur le GALA des Oliviers


Les enfants terribles boudent la censure!






Publié par Esther Hardy le Jeu. 26 mai 2016 à 17h00 - Contenu original
HumourEsther aux premières logesFlorence LongpréFrançois MorencyGala Les OlivierMariana MazzaStéphane Rousseau



Retour sur le gala Les Olivier 2016

La 18e édition du gala Les Olivier s’est déroulée sous la controverse. Malgré l’important débat sur la liberté d’expression, de joyeux humoristes gagnants d’Oliviers ont franchi la salle de presse et nous ont partagé leur humanité, leur vision et leur joie de pratiquer leur métier.

En voici un résumé:





Entrevue avec Marianna Mazza:

Cette joyeuse verbomotrice a décroché l’Olivier du numéro de l’année avec son sketch : «Du sable dans le vagin». Déjà, le titre nous en dit long sur son outrageux courage à briser les barrières des non-dits et des vieilles mœurs dépassées.

Moi :
Bravo Marianna, je suis heureuse de te voir là, ce que tu fais est très particulier. Aujourd’hui tu as gagné un olivier avec le numéro : « Du sable dans le vagin », mais il y a seulement 10 ans, ça n’aurait probablement pas été le cas. Notre cœur et notre tête sont mûrs pour l’entendre. La femme est prête.

Ton travail oblige à réfléchir, à repenser les mœurs afin d’arriver à une nouvelle compréhension, à une ouverture. En fait, tu décloisonnes des visions. Dis-moi, es-tu consciente non seulement de l’importance, mais aussi de l’impact de ce que tu fais?


Marianna:
Oui, je le sais et c’est pour ça que je le fais. J’ai toujours su que ce que j’allais faire changerait les choses. Et ça me touche, je suis vraiment contente. Pour moi, ce n’est pas les trophées ou la célébrité qui comptent. Ce que j’aime et ce que je veux, est de changer la perspective des gens….Afin qu’ils sentent qu’ils sont capables de changer les choses. Qu’ils sentent qu’ils sont des humains. Ils ont une bouche, un cœur et une tête et qu’ils peuvent parler!

Ça me touche qu’on me donne un micro et qu’on me donne le droit de parler! C’est plus important qu’un trophée. J’apprécie le trophée, mais le plus important est qu’on ne me censure pas.







Parmi la nouvelle génération d’humoriste, Marianna Mazza est l’une des exceptions qui ne se sont pas assises sur les bancs de l’École Nationale de l’Humour pour apprendre son métier!...Un témoignage de son tempérament fonceur et de sa singulière autonomie de pensée.







Entrevue avec Stéphane Rousseau :
Stéphane Rousseau est rayonnant, il a reçu l’Olivier pour son spectacle : « Un peu princesse ». Heureux, il s’amuse comme un gamin devant les photographes en faisant mille poses avec son Olivier devenu téléphone, bébé, etc. Toujours aussi espiègle, il déborde d’enthousiasme.

Moi :Stéphane Rousseau, toi qui a une carrière impressionnante : humoriste, acteur, chanteur, animateur, etc. qui as travaillé en Europe autant qu’ici. Qui a marché sur le tapis rouge du Festival de Cannes, celui du Festival des films de Toronto, qui s’est longtemps produit en France, etc. Et ce soir, je te vois rayonnant et heureux de gagner ici, chez toi, à la maison. Je suis impressionnée.

Stéphane :
Oui, tu le dis « à la maison » et ça me touche beaucoup. C’est ici que ça compte le plus! Avec mes amis! Mon monde! C’est leur reconnaissance qui compte. C’est ici avec notre monde qu’on a besoin d’être reconnu et aimé.


En plus, ce spectacle-là n’a pas été facile à monter. J’ai pensé plusieurs fois à tout lâcher. Puis je me suis demandé combien ça coûterait, j’ai compris que ça serait trop cher! Je n’avais plus le choix. (Rires)

Moi : Dans les moments difficiles où on veut tout lâcher, faire un effort de plus fait toute la différence.


Stéphane:
Oui, et en plus, ça faisait très longtemps que je n’avais pas fait de spectacle ici, 6-7 ans. Et c’est peut-être aussi ma façon de tirer ma révérence.









Authentique, humain, taquin, Stéphane Rousseau reste le même malgré tous ses succès et ils sont nombreux! Nous avions tourné ensemble sur le film « Les dangereux », et il demeure le gars espiègle toujours aussi accessible.








Entrevue avec François Morency:

Portant toute la pression de la controverse sur ses épaules, notre chef de cérémonie François Morency a dû adapter son animation et toute sa présentation en conséquence. Malgré la plus grande situation de stress qu’il ait vécue en tant qu’animateur à quelques heures de l’ouverture du gala, il a réussi à intégrer ce chaos à la fête et s’en est très bien tiré.

François :Artistiquement, ma démarche de préparation est toujours la même. On n’est pas censé être nerveux la veille d’un gala. On doit s’énerver trois mois à l’avance parce que c’est le temps de s’entourer d’une bonne équipe, d’écrire les textes, de penser et de travailler en avance sur ce projet.

J’ai fait ça. J’ai une extraordinaire équipe de scripteurs et de metteur en scène. Ça, c’est la démarche!

Mais, il reste que tout ce qui est arrivé avec la situation qu’on connaît, il n’y a pas de formation pour apprendre comment la gérer. Ça arrive et tu dois vivre avec. C’est comme la première fois que tu vis un accident de voiture ou que survient une maladie grave dans ta famille. Humainement, tu ne sais pas comment tu vas réagir tant que tu ne vis pas la situation.







Bravo à François Morency, je lui lève mon chapeau pour avoir réussi haut la main à s’adapter à ce tsunami de polémique, s’ajustant élégamment et avec un extraordinaire talent d’improvisateur à cette situation inattendue.


À l’entrée du tapis rouge, les masques des humoristes marquaient le tempo pour la soirée. Chacun à danser sur ce rythme et le spectacle en a peu souffert, sinon pas du tout. La créativité était à son meilleur.

Soulignons les performances remarquables d’Anaïs Favron et d’Édith Cochrane qui se sont allègrement moquées des sempiternelles farces que les humoristes masculins font sur les femmes, dans un numéro très complice. La vengeance était douce, originale, bien écrite et présentée avec talent. Bravo les filles.





Et la cerise sur le sundae, la délicieuse Gaby Gravel (incarnée par Florence Longpré) nous a astucieusement conseillé comment éliminer la compétition. Florence a volé la vedette. Son idéateur Marc Brunet peut être très fier de ce personnage drôlement cinglé de l’émission : « Like-moi ». L’émission a d’ailleurs remporté l’Olivier pour la série humoristique à la télé.


Les enfants terribles ont marqué le coup avec deux hommages bien sentis pour Mike Ward, moments d’émotion dans une manifestation d’appui colossal pour leur compère qui a reçu deux Oliviers pour ses capsules humoristiques : « Mike Ward sous écoute » et l’Olivier de l’année. La fête des humoristes était drôle comme il se doit! Nous avons passé une excellente soirée!

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