Comédienne

lundi 20 juin 2016

Chronique du 20 juin 2016: KARIM OUELLET aux Francos



Karim Ouellet: Le Petit Prince défroqué au Métropolis



Publié par Esther Hardy le Lun. 20 juin 2016 à 23h49 - Contenu original
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Crédit photos: Frédérique Ménard-Aubin 


Les Francos se sont offertes une belle soirée sous le mélodieux dynamisme de Karim Ouellet au Métropolis vendredi soir dernier. Ce « Petit prince défroqué » préparait ce spectacle depuis longtemps avec un plaisir anticipé. Un enthousiasme partagé avec le public où de part et d'autre, il n’y avait rien de perdu dans l'attente. Karim rime avec qualité: c’était une rencontre très agréable avec cet auteur-compositeur-interprète de talent.


Dynamique et plein d'énergie, il nous fait danser sur ses rythmes pop, reggae, flirtant avec le soul et le rock dans sa signature musicale toujours bien fignolée. Ses textes, ses arrangements, sa musique et ses mélodies, tout crée un ensemble unique.






Cet excellent guitariste coquin et ratoureux réussit à maintenir très haut le niveau d'enthousiasme du public durant tout le spectacle. Son équipe de musiciens habituels (claviériste, bassiste, batteur et choristes) s’est enrichie d’un trompettiste et du talentueux saxophoniste de Misteur Valaire. Avec ce spectacle bien rodé où chaque membre de son « band » a sa place, le dynamisme et l’enthousiasme sont maintenus jusqu’à la fin.







Nous avons pu entendre les titres de son nouvel album « Trente » et ses succès précédents. De sa désinvolture proverbiale, il jette quelques C.D. au public après lui avoir demandé s’il en avait. Lui et ses musiciens sont heureux d’être au Métropolis et nous transmettent leur enthousiasme sans retenue.

Pour ses deux derniers titres, Karim s'est fait accompagner de la jeune chorale de Laval, d'une violoniste et une violoncelliste. Un magnifique moment de beauté avec frissons garantis!

Assister à son spectacle, c’est déguster les délices d’un artiste qu’on aime déjà et qui s’est fait une place dans nos cœurs mine de rien en peu de temps. Ses textes sont empreints d’une touche de maturité étonnante dans sa jeune carrière. Attachant et plein de charme, Karim nous séduit par son cœur de gamin, son talent assuré et nous transmet sa joie de vivre.






Ce natif de Dakar qui a souvent fait la première partie de Stromae, nous a offert tout un spectacle. Arrivé au Québec en 2002, Karim alors âgé de dix-sept ans découvre le hip-hop, tout en perfectionnant sa guitare. Dès 2007, il participe aux FrancoFolies de La Rochelle en France.

Finaliste du festival de la chanson de Granby en 2009, il lance son premier opus « Plume » en 2011, un heureux mélange de rock, soul, reggae, folk et électro. Il se commet de nouveau dès 2012 avec « Fox » qui fera date dans sa carrière. Puis, il sera couronné Révélation Radio-Canada, remportera le Prix Félix-Leclerc en 2013, Le Juno de l’album francophone en 2014 avec « Fox » et enfin il produit « Trente » en 2016.


Comme le Petit Prince, Karim Ouellet laisse sa marque tout en douceur et contrairement à lui, il se déchaîne avec un dynamisme sans retenue. Un heureux paradoxe qui charme le public.




En première partie, les spectateurs ont pu entendre Claude Bégin qui est bien connu des stations de radio. Il tire adroitement son épingle du jeu en jouant du rock pop accompagné de quatre musiciens. De style très diversifié, le public espère le revoir avec des textes encore plus développés dans son style personnel. Sa prestation d’une trentaine de minutes nous a permis d’entendre sa gamme musicale très large. À revoir et redécouvrir.

mercredi 15 juin 2016

Chronique du 15 juin 2016: STEEVE VEILLEUX aux Francos dans son spectacle « T’en souviens-tu encore, Godin? »



Steve Veilleux fait revivre Godin aux Francos


Publié par Esther Hardy le Mer. 15 juin 2016 à 9h00 - Contenu original
MusiqueEsther aux premières logesFestivalFrancofoliesGérald GodinGesùKaïnSteve Veilleux




Vendredi dernier au Gesù, les FrancoFolies ont présenté Steve Veilleux dans son spectacle « T’en souviens-tu encore, Godin? ». Le chanteur, idéateur et cofondateur du groupe Kaïn s’est offert une nouvelle sortie solo avec cet opus en hommage à Gérald Godin, à sa poésie et sa pensée, à l’homme politique et non moins engagé qu’il était. Passionné, talentueux, inspiré, Steve s’est enfargé les pieds dans l’œuvre de Godin et dès le début de son spectacle, ses mélodies et sa voix passionnée nous ont conquis avant la fin de la deuxième chanson. 



Steve Veilleux
Comme on le sait, Gérald Godin (1938-1994) a laissé sa trace légendaire dans notre culture québécoise. Ami de l’excellent poète Gaston Miron, lui-même poète dès sa jeunesse, il fut journaliste de 1959 à 1976, chef des nouvelles à Radio-Canada de 1963 et 1969, puis député dans Mercier dès 1976 et enfin ministre des Communications culturelles et de l’immigration au Parti Québécois. Son combat à la défense de notre culture l’a emmené sur tous les fronts. Il est également une victime importante de la Crise d’octobre en 1968 où il a injustement été emprisonné.

Gérald Godin

Conjoint de l’inoubliable chanteuse Pauline Julien (1928-1998), ils formaient ensemble un couple mythique. Sa poésie maintes fois félicitée par de nombreux prix littéraires, dont le Prix Québec-Paris en 1987, a marqué notre culture et Steve s’est inspiré de ses écrits pour concocter ce magnifique opus « T’en souviens-tu encore, Godin ? »

René Lévesque et Gérald Godin

Accompagné de quatre musiciens (basse, drums, claviers et guitare), il nous a fait virevolter de ses mélodies folks, rock, engagées et joyeuses à la fois. La majorité de ses textes étaient tirés du livre de poésie de Godin. Nous avons pu entendre «Cantouque du retour », « Libertés surveillées », « Cantouque hypothéqués », « Juin '68 », etc. Il nous a aussi bercés de délicieux souvenirs avec la chanson « Ah que l’hiver!» de Gilles Vigneault qu’interprétait avec passion Pauline Julien, comme on le sait, la conjointe de Godin, chanteuse, féministe et militante tout aussi engagée.


Pauline Julien et Gérald Godin


D’ailleurs, Steve nous a lu une lettre que Godin a écrite à Pauline lorsqu’elle était en France, un texte qui témoigne des êtres hors normes et du couple contemporain engagé qu'ils étaient, et de la relation à la fois tumultueuse et passionnée qu’ils entretenaient. En voici un extrait : « C'est difficile être en amour avec une femme qui ne veut pas être une petite conne de ménagère. »

Musicien d’expérience, artiste de talent, Steve est un guitariste gaucher comme il y en a peu. Il danse littéralement avec sa guitare et sa passion pour son art est palpable. Engagé de cœur et d’esprit, Steve a la passion du Québec bien chevillé en sa poitrine et son engagement est indéfectible! On le sent dans chacune de ses interventions.


Steve Veilleux

Chanteur et guitariste du groupe Kaïn, il n’a pas chômé depuis l’émergence de son groupe en 2004. Après sept albums avec Kaïn, puis son premier album solo : «Les souvenirs qui ne mentent jamais» en 2010, ses 2 singles «La ville voit rouge» en 2011 et «Chanson démente» en 2016, il avait décidé de se payer une belle année sabbatique. Steve désirait faire un documentaire sur les travailleurs qui se tuent à l’ouvrage comme l’est son père. Jusqu’à ce qu’il croise la poésie de Godin et c’est là que tout a commencé…

Bravo à Steve Veilleux pour «T’en souviens-tu, Godin?», un album à réécouter devant un feu de camp, entre amis, dans la voiture, en chaloupe, sur la plage, à la maison, dans le bois ou juste parce que ça nous tente…pour le plaisir, les souvenirs, la poésie, la mélodie, le Québec et la beauté.

Les FrancoFolies battent leur plein jusqu'à la fin de cette semaine!
Consultez notre survol de la programmation jusqu'au 19 juin.

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