Comédienne

lundi 16 avril 2018

Rencontre avec Stephan Allard et son "Impromptu"






Publié par Esther Hardy le Lun. 16 avril 2018 à 17h00 - Contenu original - ATUVU

D’abord comédien, ensuite metteur en scène et auteur, Stéphan Allard est le maître d’œuvre de cette belle folie qu’est la pièce « Impromptu » présentée au Rideau Vert jusqu’au 21 avril 2018. Pour mieux connaître ce chef d’orchestre de talent, qu’on connaît aussi au petit écran dans le rôle de Jean Gilbert, l’infirmier de l’urgence dans Au secours de Béatrice, il s’est prêté au jeu de nos questions. En voici le résumé…


ESTHER : Stéphan Allard, quand on est déjà comédien et auteur, pourquoi faire aussi de la mise en scène?

STÉPHAN : Je suis entré à l’École de théâtre avec l’idée de faire de la direction d’acteurs et, dès qu’on montait une pièce, je questionnais constamment mes professeurs : pourquoi on fait telle affaire, pourquoi ça? Au point que mes profs me disaient : « Tu veux diriger? Ok ça viendra! Mais tu dois d’abord apprendre à jouer. » Et, en terminant ma formation, mes cinq ou six premiers contrats ont été de la mise en scène. Ensuite, comme ça a été le cas pour Pierre-François Legendre avec qui j’ai étudié, j'ai été au Conservatoire de Québec dans des années où il y a eu peu de finissants masculins, alors j’étais souvent demandé pour jouer. C’est comme ça que ma carrière de comédien a démarré. Je suis ensuite revenu à la mise en scène…



Marie-Josée Bastien et Stéphan Allard en 2009 à L'Espace Libre
Crédits: André Tremblay


ESTHER : Et travailler en collaboration avec Marie-Josée Bastien pour « Impromptu », c’était ta première fois?

STÉPHAN : On a beaucoup travaillé ensemble comme comédiens, à la mise en scène, etc. J’ai joué deux cents représentations de son texte La librairie avec le Théâtre du Gros Mécano. On se comprend bien. Dans cette complicité, je me permets parfois de lui donner des pistes, mes impressions… On commence à travailler le texte en répétitions et elle accepte que je lui dise quand des trucs ne fonctionnent pas. Je peux lui donner des pistes de ne pas aller là, ou à l’inverse, de pousser et d’y aller franchement. Par exemple, pour le personnage de Sonia Vachon (la Duchesse D’Antan dans « Impromptu ») qui avait juste un petit rôle dans le script original du film, dès la première lecture, on s’est vite rendu compte qu’on gagnerait beaucoup à lui donner plus d’importance. Alors, Marie-Josée a développé de nouvelles scènes pour son personnage.



Myriam Leblanc
Crédits: Andréanne Gauthier


ESTHER : Dans la pièce, est-ce qu’une distribution a été imposée ou tu avais le choix d’aller chercher ceux que tu voulais?
STÉPHAN : L’unique demande de Denise [Filiatrault, ndlr], c’était d’avoir une distribution de comédiens qui jouent au théâtre. Elle n’a pas peur d’offrir des rôles à des gens qui n’ont jamais travaillé ensemble et de provoquer la découverte de nouvelles chimies. Par contre, certains rôles étaient incontournables. D’emblée, pour Denise, le choix de Myriam Leblanc s’imposait dans le rôle de George Sand.

Si on parle de David Savard, on se connaît depuis notre jeunesse, on a fait du théâtre ensemble à la petite école de Dolbeau. C’était évident que le rôle de Franz Liszt lui allait comme un gant.

J’ai joué, dans l’Impromptu, le personnage de Félicien Malleville à la Bordée, c’est Pierre-François Legendre avec qui j’ai étudié qui a pris le rôle pour cette version.


Mathieu Lorain Dignard



Pour Mathieu Lorain Dignard, on s’est connu sur Au secours de Béatrice et en coaching personnel. Depuis, on a collaboré sur des textes et divers projets. En plus de sa formation en théâtre, Mathieu a aussi fait l’École de l’humour et, comme nous sommes de différentes générations, on n’a pas les mêmes références. Il est très conscient du public avec une approche très terre-à-terre. Entre autres, on a travaillé sur son spectacle présenté au Fringe, Comment le cancer de mon grand-père m’a fait découvrir le disco, un texte sur une expérience réelle vécue avec son grand-père. Celle-ci a bouleversé sa vie. Comme on a en commun une relation importante avec notre grand-père, on a nourri le texte d’anecdotes personnelles. C’est toujours agréable de travailler sur l’humain.


Le personnage original d’Alfred de Musset était aussi un choix qui s’imposait d’offrir à Luc Bourgeois. On le voyait là dès le départ. Pour Sonia, nous avions travaillé ensemble seulement une fois et, comme on la voit peu au théâtre, ce rôle (qui lui va tellement bien) était l’occasion de l'y retrouver. Émilie est une grande amie de David, et leur couple Marie D’Accoult et Franz Liszt fonctionnait dès le départ... une autre évidence.



Maxim Gaudette, Luc Bourgeois, Myriam Leblanc, Sonia Vachon et Émilie Bibeau
Crédits: Julien Faugère



ESTHER : J’ai cru comprendre que Myriam est ton amoureuse. Comment dirige-t-on sa blonde? Est-ce qu’on se sent à l’aise, on a tendance à ramener du travail à la maison…?


STÉPHAN : Oh, ça aide. La question revient souvent et franchement, j’avoue c’est quasiment plus facile. Parce qu’on en parle à la maison. On a le temps d’approfondir encore plus. Pour cette production, j’ai pu l’orienter vers des lectures. Nous avions énormément de documentation à lire et de musique à découvrir sur les personnages de cette pièce. J’ai lu pendant un an et demi sur les personnages. Alors, Myriam a pu lire beaucoup sur George Sand. Ça l’a aidée. En plus, elle est très malléable, elle aime se transformer, ainsi que sa voix, etc. Elle adore composer son personnage et dans cette idée, elle se laisse guider par le metteur en scène et accepte même d’aller dans des lieux où elle ne serait pas allée… elle fait confiance au metteur en scène, donc c’est une comédienne très facile à diriger.


Stéphan Allard
Crédits: Andréanne Gauthier



ESTHER : Pour les choix de mise en scène et pour la scénographie, dans quelle mesure êtes-vous libre de créer?

STÉPHAN : D’abord, la scène du Rideau vert étant petite, on doit créer à partir de ça et l’équipe de scénographie du théâtre a l’habitude. C’est un guide important avec des indications très précises. De plus, on connaît notre public, les paramètres sont limpides. Ça donne une bonne liberté de création.


Une excellente pièce à voir jusqu’au 21 avril au Rideau Vert. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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