Comédienne

mardi 4 octobre 2016

Chronique du 30 juillet : la pièce ROMÉO et JULIETTE au TNM





                 Tragédie amoureuse au JPR

Publié par Esther Hardy le Sam. 30 juillet 2016 à 13h45 - Contenu original
ThéâtreAntoine DurandBenoît McGinnisCatherine Proulx-LemayDebbie-Lynch-WhiteEsther aux premières logesGuillaume GauthierJean-François CasabonneMarianne FortierPhilippe Thibault-DenisSerge DenoncourtShakespeareTNM



Crédit photos: Yves Renaud


Dans le cadre du Festival Juste pour Rire, la mythique œuvre théâtrale : « Roméo et Juliette » mise en scène par Serge Denoncourt est présentée jusqu’au 20 août au Théâtre du Nouveau Monde. La pièce maîtresse et légendaire pour ses amours impossibles, du célèbre répertoire de William Shakespeare se joue dans un cadre très particulier et selon la mise en scène du juge le plus controversé des « Dieux de la danse ». Celui-ci nous a de surcroît fait découvrir une distribution de nombreux nouveaux talents.



Tous les interprètes: Mikhaïl Ahooja, Marion Barot, Alex Bergeron, Nathalie Breuer, Jean-François Casabone, Lévi Doré, Antoine Durand, Marianne Fortier, Guillaume Gauthier, Sarah Cloutier Labbé, Gabriel Lemire, Debbie-Lynch-White, Jean-Moïse Martin, Benoît McGinnis, Jean-François Pichette, Simon Pigeon, Catherine Proulx-Lemay, Mathieu Richard, Guillaume Rodrigue et Philippe Thibault-Denis.



Dès l’ouverture du rideau, le personnage du Prince de Vérone (Jean-Moïse Martin) qui se présente habillé en fasciste de l’Italie de Mussolini, nous indique l’époque et l’autorité sous laquelle ce drame amoureux se jouera, soit l’Italie de la 2eguerre mondiale. Puis, la beauté du chœur qui est en fait l’union des voix de tous les interprètes en une seule, propulse cette mise en bouche en une œuvre digne du 400e anniversaire du décès de son auteur William Shakespeare.



Catherine Proulx-Lemay et Debbie Lynch-White


Les premières scènes nous plongent ensuite dans une ambiance semi-burlesque qui sied aux Productions Juste Pour Rire. On rit de bon cœur aux pitreries du personnage de Samson, dignement interprété par Guillaume Gauthier. La nourrice de Juliette et ses montagnes russes émotives ajoutent l’ingrédient judicieusement agencé aux amoureux de Vérone, si bien qu’on ne peut détacher notre regard de cette joviale Debbie Lynch-White qui nous séduit avec sa généreuse spontanéité et avec l'adresse de son puissant son jeu. Elle rayonne de tous ses feux!


Et voilà, la table est mise pour de dramatiques renversements attendus et espérés du public, dans la vie de ces jeunes pubères qui se noieront dans leurs idéaux amoureux surdimensionnés et impossibles à assumer. La candeur, la sensibilité et la spontanéité de Marianne Fortier en Juliette et de Philippe Thibault-Denis en Roméo arrivent à nous toucher, malgré leur amour qui manque outrageusement de l’essentiel magnétisme implicite à cette légendaire tragédie des plus passionnée.



Benoît McGinnis



Jean-François Casabonne et Levi Doré


Soulignons l’apport inestimable des vétérans à cette production, soit entre autres : la solide interprétation de Benoît McGinnis dans un Mercutio provoquant, libre, fougueux, néanmoins toujours séduisant; celle essentielle de Jean-François Casabonne en un Frère Laurent généreux, charismatique et bienveillant; Catherine Proulx-Lemay en une Lady Capulet à la fois féminine, gracieuse et autoritaire, ce qui en fait une maman de Juliette irrésistiblement charmante; sans oublier son époux, Antoine Durand dans une belle interprétation très convaincante du père Capulet autoritaire, aimant et dignement déchiré.



Debbie Lynch-White, Catherine Proulx-Lemay, Marianne Fortier et Antoine Durand


La scénographie, et particulièrement celle du balcon, est astucieuse et confirme le talent du scénographe Guillaume Lord. Soulignons aussi les très belles scènes de combat plus que convaincantes qui mettent en exergues l’enthousiasme de la jeunesse, élégamment coordonnées par Jean-Pierre Fournier.


François Barbeau


Un hommage de bon aloi a été offert au maître costumier, François Barbeau, lors de la scène du bal. Afin de garder bien en mémoire son talent incontesté, chaque comédien portait le costume d’un personnage d’une somptueuse production québécoise (Amadéus en 2009, Cyrano de Bergerac en 2014, La Dame au Chaméléa en 2006…) où François Barbeau a assumé le rôle de costumier. Toujours actif dans le milieu à 80 ans, il est décédé en janvier dernier. Cet homme illustre a enseigné son art, en plus de participer à la conception des costumes de 660 productions tant à l’écran qu’au théâtre.



Antoine Durand et Mikhaïl Ahooja


Comme le dit si bien le metteur en scène Serge Denoncourt au sujet de cette pièce : « L’amour qui frappe comme l’éclair et qui ne peut survivre à sa propre violence. L’amour comme réponse naïve, utopique et vaine aux violences de la guerre… Cette envie de paix ne peut exister que dans le cœur et l’esprit adolescent. C’est à 15 ans qu’on croit pouvoir changer le monde. »


Philippe Thibault-Denis et Marianne Fortier


Roméo et Juliette vivent cette puissance de sentiment qui ne tolère aucun obstacle. À ce jeune âge adolescent prend racine les idéaux les plus puissants et l’on croit avec fermeté en ceux-ci, on croit que l’utopie est inaccessible que dans le regard des autres et que de se battre pour ce qu’on croit fait partie de sa nature!


Et sur l’interprétation, il ajoute : “C’est une génération d’acteurs qui a peut-être la naïveté de la jeunesse. La foi du début... et si Roméo et Juliette avaient raison…”


Nous aurions aimé que la relation amoureuse de nos tourtereaux atteigne la beauté des réflexions de l’esprit… Ces nouveaux talents y arriveront sûrement, puisqu'il leur reste trois semaines pour y parvenir…

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